Le dispositif MaPrimeRénov', connu pour son soutien à la rénovation énergétique des logements, va connaître un tournant majeur en 2025. Le gouvernement a annoncé une nouvelle baisse de son budget, qui passera de 2,3 milliards d’euros en 2024 à 2,1 milliards d’euros pour l’année à venir. Cette réduction s’inscrit dans une stratégie plus globale visant à diminuer les dépenses publiques de 32 milliards d’euros afin de contenir la dette nationale.
Cette baisse budgétaire implique une réorientation du dispositif vers des projets d’ampleur. Désormais, MaPrimeRénov' concentrera ses aides sur les rénovations globales, c’est-à-dire les travaux qui combinent plusieurs interventions : amélioration du système de chauffage, renforcement de l’isolation thermique et modernisation des équipements.
En revanche, les travaux ponctuels, appelés « monogestes », comme l’isolation d’une toiture ou l’installation d’une pompe à chaleur, seront en grande partie financés par les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE). Les CEE sont pris en charge par les fournisseurs d’énergie, qui doivent investir dans des actions visant à réduire la consommation d’énergie. Cependant, cette obligation entraîne souvent une répercussion des coûts sur les factures des consommateurs, via l’augmentation des prix de l’électricité, du gaz et des carburants. En 2024, les travaux monogestes représentaient près de 75 % des rénovations réalisées, avec 265 000 interventions sur un total de 350 000. Le recentrage du dispositif vers des projets globaux risque donc de pénaliser de nombreux ménages prévoyant des améliorations partielles de leur habitation.
La gestion de MaPrimeRénov' en 2024 a été marquée par des difficultés administratives ayant freiné l’utilisation complète des fonds disponibles. Sur les 2,3 milliards d’euros prévus, seuls 2 milliards ont été mobilisés, laissant de nombreux dossiers en attente et déstabilisant le secteur de la rénovation énergétique. Face à ces dysfonctionnements, le gouvernement envisage de réformer le mécanisme des CEE pour le rendre plus transparent et efficace. La Cour des comptes, quant à elle, a exprimé ses réserves sur ce dispositif, recommandant une refonte en profondeur, voire une suppression, en raison de son impact financier estimé à 6 milliards d’euros par an pour les consommateurs.
Pour les propriétaires envisageant des travaux de rénovation, il devient crucial de se tenir informés des nouvelles conditions d’attribution de MaPrimeRénov' et d’évaluer les alternatives offertes par les CEE. Cette réorientation vers les rénovations globales marque un changement de cap visant une meilleure performance énergétique, mais qui risque de rendre les petits travaux moins accessibles financièrement.